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La principale parade du Memorial Day à Brooklyn © Memorial Day Parade Committee

Memorial Day : les Américains se souviennent de leurs morts

A chaque Memorial Day, jour de mémoire nationale destiné aux soldats décédés, et célébré le dernier lundi du mois de mai, le drapeau américain est mis en berne en signe de deuil. Cette année, il va douloureusement coïncider avec la fusillade d’Uvalde, et la fin du congrès de la NRA.

Le Memorial Day est un jour de congé officiel aux Etats-Unis. Cette journée rend hommage aux membres des Forces armées des Etats-Unis morts au combat, dans toutes les guerres, il ne faut pas le confondre en revanche, avec le Vétéran Day, qui lui rend hommage aux anciens combattants. En temps normal ce jour férié américain, n’est pas uniquement une journée de tristesse, c’est également le coup d’envoi de la saison estivale, et les villes américaine organisent des événements. Mais comment festoyer sans penser à la fusillade d’Uvalde qui vient endeuiller l’Amérique ?

Des commémorations en France et aux Etats-Unis

Cérémonie du Memorial Day dimanche 29 mai 2022, au cimetière militaire américain de Colleville-sur-Mer dans le Calvados © OUEST-FRANCE

Pendant le Memorial Day, le président des Etats-Unis, se rend chaque année, au cimetière national d’Arlington. Durant cette journée, la plupart des américains vont dans les cimetières, se recueillent sur les tombes ou devant des monuments et livrent des hommages aux forces armées, déposent des fleurs, comme le veut la tradition. En France le Memorial Day a été commémoré dimanche 29 mai 2022, au cimetière militaire américain de Colleville-sur-Mer dans le Calvados où reposent quelque 9 386 corps de soldats américains décédés lors du Débarquement du 6 juin 1944, et dans les jours suivants, en Normandie. L’atmosphère était particulièrement solennelle, selon Ouest-France. 600 invités officiels et des centaines de Normands étaient venues assister au Memorial Day, et le conflit ukrainien était dans tous les esprits, en particulier dans celui du maire de Colleville-sur-Mer Patrick Thomines qui a déclaré : « le devoir de mémoire que nous transmettons, est une réalité pour les Ukrainiens. Cette paix que nous pensions acquise en Europe subit une barbarie que rien ne saurait excuser ».

La veille du Memorial Day, Joe Biden s’est rendu dimanche 29 mai dans la ville texane d’Uvalde, nous rapporte l’AFP, cinq jours après la tuerie dans une école primaire, pour apporter toute son empathie aux proches endeuillés par cette fusillade qui a choqué l’Amérique et relancé le débat sur les armes à feu. Lors de son premier discours à propos de la fusillade, Joe Biden avait expliqué vouloir « transformer la douleur en action ». Des paroles prononcées dans l’ensemble par plusieurs présidents qui l’ont précédé, mais sans succès. A la seule différence, que le président américain sait ce que traversent les familles endeuillées. Jo Biden a perdu deux de ses enfants. Sa fille dans un accident de voiture, quand elle était encore bébé, et un fils adulte des suites d’un cancer. « Perdre un enfant, c’est comme si l’on vous arrachait une partie de votre âme », avait-il déclaré mardi. « Rien n’est plus jamais pareil. »

L’impuissance face à l’hégémonique NRA 

Joe Biden et son épouse, Jill, réconfortent la directrice de l’école primaire d’Uvalde, Mandy Gutierrez © MANDEL NGAN/AFP 

Jo Biden qui avait fait de la lutte contre les armes à feu sa priorité lors de sa campagne, même sous le mandat d’Obama, où il avait déjà tenté une régulation, s’est heurté au puissant lobby des armes, la National Riffle Administration (NRA) qui finance des campagnes au niveau fédéral. En dépit de l’approbation de l’opinion publique sur cette question de régulation, notamment en reculant l’âge légal ou en vérifiant le passé judiciaire des acheteurs, le deuxième amendement reste inattaquable. Pour les républicains, il s’apparente au droit à l’autodéfense, et bloque ainsi toute action possible envers le port d’arme. La National Rifle Association (NRA), qui a ouvert vendredi au Texas sa convention annuelle à quelques centaines de kilomètres d’Uvalde, la ville où a eu lieu la fusillade, a accueilli selon toujours l’AFP, un invité exceptionnel en la personne de Donald Trump le prédécesseur de Jo Biden.

Ovationné l’ancien président a déclaré : « L’existence du mal dans notre société n’est pas une raison pour désarmer des citoyens respectueux de la loi », et d’ajouter : « L’existence du mal est la raison pour laquelle il faut armer les citoyens respectueux de la loi ». La NRA le puissant lobby a déclaré de son côté, que les participants à sa convention « réfléchiront » à ce qui s’est produit à Uvalde et « prieront pour les victimes ». En revanche pour assurer la sécurité de Donald Trump, la NRA, qui revendique cinq millions de membres, a interdit les armes à feu dans la salle. L’ancien président américain a même accusé son successeur, Joe Biden, et le Parti démocrate d’exploiter politiquement « les larmes des familles » endeuillées, en essayant de faire adopter des lois sur les armes à feu, avant de poursuivre sur le tireur en dédouanant la NRA, qu’il était un « lunatique hors de contrôle » et « Il brûlera en enfer », a-t-il lâché.

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