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Photo : Simone Comi / Shutterstock

Spike Lee le cinéaste au service d’un militantisme afro-américain

Trente-cinq ans qu’il vient à Cannes depuis la sélection de Nola Darling n’en fait qu’à sa tête en 1986. Depuis Spike Lee considère Cannes comme sa deuxième maison. Première personnalité noire président d’un jury composé de cinq femmes et trois hommes venus de cinq continents et issus de sept nationalités, qui ont récompensé pour la première fois une jeune réalisatrice. Cette année Cannes était plus inclusif que jamais. 

Un président fidèle envers un festival qui a été le théâtre de sa révélation

Spike Lee est donc venu à Cannes en 1986 avec Nola Darling n’en fait qu’à sa tête, tourné en seulement douze jours. Cette année-là le film remporte le prix de la jeunesse au festival, et e président du jury était son compatriote Sydney Pollack. Depuis Spike Lee s’est montré fidèle et reconnaissant envers un festival qui l’a vu naitre et avait accepté le rôle de président du jury pour l’édition 2020 annulée à cause du Covid. L’année suivante il avait manifesté un soutien indéfectible pour la 74ème édition. Persévérance ou tout simplement avoir la foi, car le réalisateur de Do The Right thing tient à faire les bons choix.

Le militantisme afro-américain comme seule trajectoire 

Après une très longue absence au Festival de Cannes, Spike Lee qui entre-temps avait tourné son Malcom X et Mo’ Better Blues entre autres, était de retour en sélection officielle en 2019 avec BlacKkKlansman. La dernière fois qu’il concourait pour la palme, c’était en 1991, pour Jungle FeverBlacKkKlansman est une histoire vraie totalement folle qui raconte l’histoire Ron Stallworth qui a infiltré le Ku KLux Klan. Interprété par John David Washington fil de Denzel, le film a obtenu de nombreuses récompenses, dont celui du Grand prix du Festival de Cannes et l’Oscar du meilleur scénario adapté, et une nomination pour Spike Lee pour la première fois de sa carrière, à l’Oscar du meilleur réalisateur.

Netflix, Trump, Georges Floyd….

Pour son Da 5 Bloods, qui sort le 12 juin 2020 sur Netflix, Spike Lee délaisse la jungle urbaine et fiévreuse des mégapoles américaines pour les décors verdoyants des montagnes et des rizières vietnamiennes au service de son message, le même martelé de film en film : la justice sociale pour l’égalité entre les minorités américaines. C’est comme un spectre qui le hante. Bien que son long métrage fût en boîte avant l’affaire George Floyd qui a embrasé les États-Unis et provoqué des manifestations dans le monde, ce Frères de sang dissèque ce qui taraude la communauté afro-américaine. Un de ses engagements les plus forts est celui dans les dernières élections américaine et plus particulière son message à aller voter contre Donald Trump qu’il avait surnommé l’Agent Orange. 

New-York, personnage principal de ses films à qui il rend un vibrant hommage

New-York est au centre de la quasi-totalité des films de Spike Lee. En pleine pandémie le réalisateur poste un mini-film de 3 minutes 30 dans lequel il déclare son amour pour New-York, épicentre de l’épidémie de coronavirus aux Etats-Unis. On y retrouve tous les endroits emblématiques de New-York : la Statue de la Liberté, l’Empire State Building, le parc Wonder Wheel, le métro de Wall Street, le pont de Brooklyn, les rues d’Harlem… A travers ces images, on découvre une ville à l’arrêt. Spike Lee rend un vibrant hommage à ces hommes et ces femmes pompiers, ambulanciers, personnel soignant, pharmacies, les « héros du quotidien » d’une ville sous confinement. En bande-son, on peut entendre l’emblématique chanson « New-York, New-York » de Frank Sinatra. Nous avons hâte de voir ce que va donner son prochain long métrage, car à contre-pied de sa longue carrière, le réalisateur américain se lance dans un genre qu’il a détesté enfant, une comédie musicale sur le viagra.

 

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