Dans le Luberon, entre les chênes, les pins, les oliviers et le silence méditatif, Laurence Clemens élabore un sanctuaire, Sankalpa Ressourcement, où les élites en tension viennent chercher un nouveau souffle, reconfigurer leur corps-âme-esprit et dessiner leur trajectoire. À mi-chemin entre entrepreneure exigeante et alchimiste du bien-être, elle revendique une approche radicale : conjuguer haute exigence et douceur, performance et profondeur. Rencontre avec une femme qui croit que le business, pour durer, doit d’abord se raccommoder avec l’intérieur.
Rapporteuses : Vous vous présentez comme « coach holistique et énergéticienne », mais ce chemin n’est jamais linéaire. Pouvez-vous revenir sur les moments clés, rencontres, épreuves, intuitions, qui vous ont conduite à bâtir Sankalpa ?
Laurence Clemens : La vie n’est pas un long fleuve tranquille. J’ai appris à en accepter les méandres et à me laisser toucher par son intelligence pour évoluer humainement.
Je suis une antenne hyper sensible. J’ai donc dû apprendre à me connaître pour rationaliser mon fonctionnement avant de devenir « une antenne productive » dans le domaine holistique. J’ai commencé grâce au Yoga et aux soins holistiques lorsque j’étais manager d’un vignoble en biodynamie.
Il y a eu d’autres moments clés comme choisir la voie du vivant pendant mes études, puis un compagnon, un lieu de vie porteur, devenir maman, me reconvertir pour exercer mon talent autrement, les travaux de rénovation en éco énergétique pour créer mon espace professionnel, entreprendre et ouvrir ce lieu à une clientèle.
La rencontre la plus marquantes dans ce projet est d’abord celle avec mon compagnon, Laurent qui m’a toujours soutenue dans ma quête d’équilibre. Au plan professionnel, j’ai fait des rencontres déterminantes aussi : un architecte initié serge Henemann, mon ex patron à Château Romanin Jean-André Charial Président du groupe Baumanière, mes enseignants en Yoga et soins holistiques Laurent Gelys et Rénato Pappalardo, mon maître en Reiki et bien d’autres.
C’est toujours la bonne personne au bon moment. La clé a été de sentir une résonance, savoir les reconnaître, vider ma coupe, recevoir leur message, leur enseignement avec un égo qui collabore. J’espère que ça va continuer ( rires) !
Les turbulences et les épreuves apportent leur lot de cadeaux dans une quête d’authenticité. Je témoigne de la rémission naturelle d’une maladie auto immune, de ma reconversion professionnelle suite à un appel de l’âme et du deuil de Laurent comme des apprentissages majeurs si cela peut résonner et éclairer d’autres personnes. Les challenges sont des vecteurs de grâce, de résilience et de gratitude même dans l’absurde. Ils ont été nécessaires à ma transmutation intérieure.
Sankalpa Ressourcement parle d’harmoniser ma vie en faisant le pont entre personnel et professionnel. J’ai simplement expérimenté mon pouvoir créateur dans la remise en potentiel de ce lieu mission, la rénovation d’une maison dans une démarche éco énergétique et la transmission holistique. Oui, au départ un rêve inspiré lors d’une retraite et une intention ont germé dans une quête de sens de mon métier et aujourd’hui d’un héritage unique à laisser aux générations futures. (Je pense à mes enfants) Le sens est de revenir toujours au simple dans la transmission holistique. De mon expérience j’en ressort une connaissance et une synthèse qui la rend accessible à d’autres. La simplicité permet d’emmener les gens là où j’en suis moi-même.
C’est une démarche vivante, équilibrante et unifiante qui m’apaise.
Rapporteuses : Quand on visite votre site, on lit « leadership holistique » et « cohérence de vie abondante », deux notions très ambitieuses. Qu’entendez-vous exactement par « leadership holistique » ?
L.C. : Le leadership holistique est plus qu’une notion. C’est un processus d’harmonisation par le corps-esprit et une dynamique d’évolution. Je trouve génial d’avoir cette ambition de retrouver une cohérence et une gouvernance qui mène à une nouvelle abondance aujourd’hui. Je reconnais avoir cette ambition moi-même et de l’expérimenter avec audace.
C’est très actuel de mener une expérience de vie à la fois vitale, spirituelle, émotionnelle, relationnelle et matérielle pour sortir de l’impasse. Beaucoup d’humains cherchent des accès aujourd’hui.
Le leadership holistique est une démarche sensible de l’Être et pas seulement le mental !
La culture de la jeunesse du corps et la détox de l’esprit est le socle de la réalisation chère à la vision holistique. C’est aussi un levier d’accomplissement dans tous les domaines de vie et de santé globale.
La recherche est une convergence d’intégrité d’apprendre s’écouter et appréhender autrement son fonctionnement humain. C’est à dire avec une conscience plus ouverte et globale.
Ce processus passe par le corps, le ressenti, un mental qui valide et un égo collaborateur. Il sert à se situer à sa juste place et à mieux se gouverner en suivant de nouveaux repères – non les repères extérieurs qui disparaissent aujourd’hui.
Le leadership holistique pulse entre intérieur – de retrouver son axe et extérieur – de suivre la trajectoire de sa destinée. Il aide à dépasser sa condition ordinaire et le destin qui est imposé. Il sert à affirmer sa dignité humaine au sens noble.
Je dirais que le leadership engendre une cohérence vibratoire qui nourrit naturellement une abondance globale par résonance. C’est une dynamique holistique de paix et de bonheur finalement ! (C’est aussi intégrer la vibration d’amour.)
Rapporteuses : Quelles garanties offrez-vous pour rester crédible notamment dans le domaine énergétique ou spirituel devant des clients exigeants ?
L.C. : Mon état d’être à la fois ancrée et perchée pour créer.
J’ai été dirigeante d’un vignoble en biodynamie aux côtés d’un grand nom de la gastronomie et l’hôtellerie de luxe. Je suis devenue ensuite la bâtisseuse d’un projet holistique entièrement « bootstrapé ».
Je suis partie de zéro à chaque fois. Ma vulnérabilité et mon parcours de résilience apporte une transparence et une empreinte qui rassurent. Ma contribution à travers Sankalpa ressourcement est une démonstration tangible pour des clients exigeants.
J’aime rester simple et pragmatique comme la garante d’une méthode vivante qui réunit corps et esprit – matière et spiritualité entre terre et ciel. C’est essentiel de rester humble avec ma réalisation, même si je suis fière de mes accomplissements.
Rapporteuses : Vous vous adressez aux « élites exigeantes » : quel est pour vous le pont entre cette clientèle premium et les valeurs de simplicité, d’authenticité ou de nature que vous proposez ?
L.C. : Le pont c’est la connexion de cœur. C’est simple, direct et naturel.
C’est d’abord savoir partager la vraie Joie, l’Amour pour la beauté de la Vie avec cette élite. Je reste moi-même, Laurence dans une intention d’excellence en apportant ma présence, ma sensibilité et ma précision d’approche.
Je sens que les nouveaux codes premium résonnent justement avec simplicité, authenticité et naturalité, aujourd’hui. Le luxe actuel est d’offrir une expérience intime dont l’effet de levier est important pour une « élite exigeante » qui cherche à évoluer humainement.
J’apporte ce que j’ai cherché moi-même. J’ai développé ce que je voulais vivre à un moment particulier de ma vie. J’ai été exigeante moi-même. 🙂
Rapporteuses : Comment conjuguez-vous luxe et sobriété intérieure ?
Le luxe fait son retournement de peau vers la sobriété en ce moment; (sourire). Revenir à l’essentiel et suivre sa priorité de vie, c’est à la fois sobre et lumineux. Pour moi « luxe » signifie « lumière » ! Le sens est d’accéder à un contentement simple qui naît de l’intérieur.
Je crois que mon style de vie et l’identité de mon lieu en est la conjugaison parfaite. C’est un maillon vital aujourd’hui de s’autoriser du temps à sa guise pour prendre soin de soi, être simplement soi-même, pour l’inspiration, pour innover, pour créer et contribuer à un monde en transition.
Rapporteuses : Vous êtes à cheval sur deux champs souvent opposés (le monde de l’entreprise et celui de la quête intérieure). Comment faites-vous pour que l’un nourrisse l’autre, et ne pas céder à l’une des deux polarités (burn-out ou inefficacité) ?
L.C. : J’ai arrêté de jouer à Wonder Woman (rires).
C’est un art énergétique de concilier spiritualité et entreprendre, c’est vrai. Ce sont des champs apparemment opposés dans une perception ordinaire. Donc, j’ai envie de les réunir parce qu’ils sont très complémentaires et se nourrissent en réalité comme le Yin et le Yang pour faire germer de nouvelles formes, innover et créer dans tous les domaines.
La régulation et la connexion à soi est un rituel de tous les jours. C’est cultiver une juste proportion entre intériorisation et action tout en respectant l’écologie de mon système et l’économie de mon énergie. L’alignement au rythme juste qui évite mieux la procrastination et l’épuisement.
C’est l’impact que j’aimerais apporter dans un monde épuisé et en transition. Je n’ai jamais fait de burn-out malgré un contexte hyper challengeant. C’est justement ce challenge de vie qui m’a poussé à l’efficacité tout en m’écoutant et en suivant mon rythme.
Rapporteuses : Vous parlez d’un bilan holistique », de soins énergétiques, de coaching, d’intégration, comment se déroule concrètement l’accompagnement ?
L.C. : Transmettre passe par des pratiques de training corporelle, de coaching de l’esprit et de soins toujours en lien à des sujets personnels de mon client. Une approche globale permet une intégration rapide et durable. C’est la puissance d’une approche holistique.
Je commence toujours par un bilan en scannant différents paramètres comme pour un audit. C’est une session de 2h30 à 3h00 qui qualifie la demande de mon client, son potentiel de transformation et son engagement.
Cette session apporte de la présence, de l’écoute et ouvre la parole. Elle permet de libérer des émotions et identifier le sujet sur lequel travailler. Ensuite, la personne pose un souhait qui germe et des objectifs de processus. Je regarde les piliers sur lesquels m’appuyer pour l’accompagner.
Durant l’accompagnement, le training, le coaching et les soins ouvrent différents espaces d’intégration et de transmutation d’état. Je propose des accès, des outils holistiques et des structures qui parlent au système de la personne pour travailler efficacement en restant focus sur sa vision.
C’est une approche à la fois corporelle, énergétique et spirituelle – le trigone fort de transmutation qui apporte un gain dans le quotidien des personnes accompagnées.
Je propose 3 offres en présentiel sur mon resort : une retraite en résidence autonomes de 5 jours ou plus, une retraite de 5 jours avec accompagnement et un programme en sessions.
Rapporteuses : Quels sont les temps forts (corps, émotion, énergie) que traverse un participant ?
L.C. : Ce n’est pas rien d’entrer dans la spiritualité d’une Femme – C’est une sorte d’initiation (sourire).
Le premier temps fort est l’accueil sur ce lieu mission qui a sa signature vibratoire. Les personnes sentent qu’elles entrent dans « un monde à part ». C’est subtil l’attraction et l’effet de résonance.
Après, c’est l’expérience solo dans la relation miroir et de croissance avec une personne de confiance. Personne ne peut se cacher derrière ses masques. C’est une autorisation, une libération pour se sentir vrai.
Et ensuite la transmission fait ses percées pour ouvrir des espaces nouveaux. Des pratiques holistiques qui transforment rapidement l’état d’être et les perceptions. L’énergie est intense dans la verticalité pour se recentrer. L’horizontalité apporte une douceur qui enveloppe le tout.
A la fin d’une retraite ou d’un programme nous ne sommes plus jamais les mêmes et nous devons nous quitter. C’est très puissant pour mes clients de lâcher avec différents attachements et de venir autonomes.
Rapporteuses : Au bout du parcours, comment évaluez-vous la transformation ?
L. C. D’une part dans la satisfaction de mon client et le plaisir qu’il ressent dans l’expérience, d’autre part l’atteinte de ses objectifs de processus.
Ensuite, je valide à la façon dont il répond à ses besoins, ses désirs et envie pour s’engager dans l’action concrète et transformer le sujet qui lui tient à cœur.
Sa capacité à se dépasser au-delà d’un contexte et tendre vers une nouvelle réalité qui le rapproche de sa vision.
La Joie, la santé et le bonheur sont de très bons indicateurs de transformation !
Rapporteuses : Quels impacts tangibles observez-vous, dans le corps, dans les décisions, dans la vie professionnelle des accompagnés ?
L.C. : Ils sont nombreux et rapides parce que l’approche est globale. Et je ne peux pas tous les citer. Ça dépend de la personne et de son implication.
Le regard, le visage et le corps s’éveillent.
Les premiers impacts tangibles portent sur la vitalité, le renforcement du terrain, la fluidité émotionnelle, la clarté d’esprit et la créativité.
La capacité à se projeter dans de nouvelles perspectives claires. Un engagement fort pour passer à l’action dans le quotidien.
Un recentrage et un meilleur discernement qui rend les décisions éclairées et alignées à sa profondeur.
La sensation d’une force intérieure et un sentiment de stabilité dans le changement qui apporte sécurité et confiance en l’avenir.
Une sensibilité qui rend plus authentique et autorise la vulnérabilité à s’exprimer.
Des relations plus vraies avec une communication bienveillante et un leadership plus authentique en couple, en famille comme en entreprise.
Une flexibilité et une adaptabilité accrue dans la façon d’exercer un métier relié à la singularité de la personne.
L’impact sur son rayonnement intérieur et son charisme extérieur qui améliore l’image et l’estime de soi.
Un lâcher prise qui stimule une force d’inertie très soutenante.
Rapporteuses : Face à cette approche assez transformatrice, quelles sont les résistances les plus fréquentes, internes ou externes, que vous rencontrez de la part des clients, ou même de votre entourage professionnel ?
L.C. : Les résistances sont toujours internes.
Un mental contrôlant, ses imprégnations, les traces de blessures, les émotions associées de peur et de colère, etc.
Des croyances limitantes sur le manque de temps, le conditionnement de devoir investir plutôt dans « quelque chose de matériel avec l’argent ».
Le manque d’amour de ne pas savoir comment prendre réellement soin de soi.
Un égo qui résiste et a du mal à collaborer au processus.
Rapporteuses : Dans le domaine du bien-être, certaines promesses sont exagérées. Comment posez-vous vos limites ?
L.C. : La personne porte déjà potentiellement la promesse en elle-même.
Ma proposition de valeur est d’évoluer humainement. La dimension holistique inclut le « bien-être » mais aussi l’acceptation de l’inconfort pour grandir dans l’Être. C’est la singularité d’une approche non duelle.
Améliorer son terrain, se réguler, se libérer, se recentrer, se retrouver et se gouverner autrement apporte le meilleur retour qui soit en investissant sur soi-même, dans un monde chaotique.
Poser une limite saine c’est respecter la demande en apportant un maximum de valeur à mon client, tracer aussi un cercle vertueux, respecter un cadre et des lois. Valider que je suis la bonne personne.
La promesse se révèle dans le résultat que la vie permet. J’apporte des moyens à un système vivant. Il existe beaucoup de possibles que je ne contrôle pas dans la réalisation des personnes, heureusement.
Mon job est d’apporter un levier d’accomplissement (sourire).
Rapporteuses : Après plus de dix ans d’activité, quels sont les écueils, les doutes ou les leçons majeures que vous avez tiré ?
L.C. : J’ai connus de nombreux écueils parce que ça fait partie de l’apprentissage d’alignement et d’entreprendre.
Je suis pionnière dans un concept qui ne s’adresse pas à tout le monde, seulement à une toute petite niche. Je me sens vulnérable avec ce choix.
Il y a la barrière du digital aujourd’hui où je rame dans un océan rouge en cherchant la visibilité tout en préservant le secret et la confidentialité. C’est un travail d’équilibriste. Les leçons majeures est la patience, l’engagement et l’humilité. Le temps de développement d’un projet holistique est long comme pour un grand vin.
Je doute parfois de ma persévérance et de ma capacité à soutenir mon modèle quand je me sens fatiguée.
Pourtant une profonde certitude revient avec le pourquoi et le sens de ce que j’apporte et qui répond à un besoin grandissant.
Je suis une femme de contact humain et je suis la garante de cette vibration.
Rapporteuses : Et maintenant, quels défis se dressent devant vous (scalabilité, recruter du personnel, nouvelles offres…) ?
L.C. : Les défis c’est à la fois de maintenir l’équilibre dans le déséquilibre, me renouveler dans mes offres, développer mon réseau pour un retour sur investissement global. Ce n’est pas seulement financier.
Le retour est aussi dans les opportunités que ce projet m’ouvre déjà.
L’étape d’après c’est « scaler » ce modèle pilote pour impacter le plus de monde possible. J’imagine déjà des collaborations et des missions en tant que consultante auprès d’une « hôtellerie holistique » qui a intégré le luxe du troisième millénaire comme un levier d’expansion.
Rapporteuses : Si vous deviez laisser un message, une injonction, un souffle, une invitation à toute personne pressée, qui ne ressent plus le lien à elle-même mais porte encore des ambitions : que lui diriez-vous pour déclencher une inflexion ?
L.C. : Un souffle vital, celui de son âme !
Mon message est de ralentir, respirer, se poser et s’écouter en s’offrant une parenthèse dans une retraite ou un programme de ressourcement.
C’est puissant de cultiver l’ambition d’« être le changement que l’on veut voir dans le monde ».
Ramener de l’Amour pour un supplément d’âme et surtout pas d’injonction pour déclencher l’inflexion !
Plus d’infos:
Un portrait authentique empreint de sensibilité et de vulnérabilité dans lequel je me reconnais. 🙂
Merci Lise-Marie de savoir puiser en profondeur et capter avec précision l’information qui dresse ce portrait. L’approche holistique est un des mouvements actuels à contre courant d’une actualité assez morose. Vous apportez du rose et du coeur dans la grisaille.