Le Chinese Business Club, machine à deals et à start-ups
Parfum de cigare, champagne tiède et poignées de main musclées : le Chinese Business Club a troqué ses vieux rêves de soft power pékinois contre une foire franco-française à l’innovation et au réseautage de haut vol. À sa tête, Harold Parisot, VRP de luxe et maestro des connexions à 3 zéros. Récit d’un virage stratégique aux petits fours.
Il fut un temps, on parle d’avant-Covid, cette ère géopolitique d’un autre monde, où le Chinese Business Club faisait le grand écart entre Shanghai et Paris. Fondé en 2012 par Harold Parisot à la demande de businessmen chinois friands de capital hexagonal, le club avait pour ambition de booster les investissements croisés, à coups de déjeuners de prestige et de contacts en or.
Puis est arrivé le virus, la fermeture des frontières, la fin des valises pleines de yens (ou de promesses). Exit la Chine, place à la France : le Chinese Business Club, dans un repli aussi stratégique que pragmatique, s’est recentré à 90 % sur les affaires tricolores. Résultat : un carnet d’adresses qui crépite encore, mais désormais au service de la tech française, de l’entrepreneuriat à impact et de la nouvelle garde économique.
Station F, CAC 40 et secrets capillaires
Le casting ? Plutôt 5 étoiles. Roxanne Varza (Station F), Nicolas Dufourcq (Bpifrance), Édouard Philippe (ancien Premier ministre), Michel-Édouard Leclerc, le Général Réty ou encore Tony Parker. À chaque édition, une tête d’affiche qui monte sur l’estrade, fait son pitch, déjeune, toaste, et dégaine ses cartes de visite. La prochaine sur la liste : Kelly Massol. Le 3 février, la fondatrice de Les Secrets de Loly, marque capillaire iconique pour cheveux texturés, viendra raconter comment elle est passée de sa cuisine à une valorisation à 90 millions d’euros, tout en investissant dans 25 start-ups au passage. Rien que ça.
Pourquoi elle ? “Parce qu’elle incarne la réussite accessible”, tranche Parisot. “Parce qu’elle prouve que les femmes et les minorités peuvent elles aussi jouer dans la cour des grands.” Un manifeste capillairement engagé, donc, à base de bouclettes et de business plans bien ficelés.
Des deals au dessert
Derrière les sourires figés sur les photos LinkedIn, un objectif assumé : connecter les jeunes pousses aux poids lourds de l’économie française. “Une carte de visite d’un DG du CAC 40, c’est une pépite pour une start-up”, glisse Parisot, jamais avare en formules bien senties. “Le Club, c’est la passerelle entre ceux qui ont des idées et ceux qui ont les moyens de les réaliser.”
Et les secteurs qui font frétiller l’agenda du fondateur ? L’IA, bien sûr, la fintech, l’environnement, le luxe (évidemment), et tout ce qui touche aux nouvelles technologies. “Mais avant de s’exporter, il faut réussir en France”, avertit-il. “Pas de shortcut. Il faut des process solides, une expertise reconnue, un produit qui tient la route.”
Start-up nation, version cravate
Harold Parisot, c’est un peu le Jean-Claude Dusse du business : il y croit. À la magie des rencontres, à la légitimité des jeunes pousses, à la puissance des réseaux. “Faut oser parler aux gens, faut dépasser les peurs”, martèle-t-il. Et pour ceux qui osent, le menu est alléchant : déjeuners d’affaires, cocktails sélects, mises en relation millimétrées, le tout à deux pas de l’avenue Montaigne.
Prochaines têtes d’affiche annoncées ? Marc Simoncini (Meetic), Arthur Mensch (Mistral AI), Jean-François Cirelli (BlackRock), Antoine Arnault (LVMH) et Hugo Clément. Du business, des licornes et un peu de planète. Cocktail gagnant.
Business is the new chic
À 29 rue Bassano, dans les beaux quartiers du 8e, on ne vend pas du rêve, on vend du réseau. Et Harold Parisot, dans son costume cintré, continue de jouer les entremetteurs avec un sourire d’ambassadeur et un carnet d’adresses en béton.
Et si demain les hommes d’affaires chinois reviennent ? Le nom du club est prêt. Lui n’a jamais bougé.
Plus d’infos :
Chinese Business Club
Harold PARISOT
29 rue Bassano 75008 Paris
