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De gauche à droite : Denise Campbell Bauer Ambassadrice des États-Unis, Milan Anticevic, Omayma Chadouli, Hugo Martin, Solweig Péron-Redon, Jack Markell, Éric Guiochon © U.S. Embassy France 

75ème anniversaire du Plan Marshall : l’Ambassade des Etats-Unis en France, donne de la voix à des étudiants lors d’un concours d’éloquence

Le 7 juin 2022, à l’occasion du 75ème anniversaire du plan Marshall, Denise Campbell Bauer, Ambassadrice des États-Unis en France, recevait à l’Hôtel Talleyrand, des étudiants du Comité Interuniversitaire des Nations-Unies de Paris, pour un concours d’éloquence .

Fébriles, mais affichant une certaine décontraction, les étudiants du Comité Interuniversitaire des Nations-Unies de Paris, s’étaient mis sur leur 31 ce mardi 7 juin pour venir assister au discours de madame l’ambassadrice qui les accueillait au Centre George C. Marshall de l’Hôtel de Talleyrand pour célébrer le 75e anniversaire du Plan Marshall, et attendaient patiemment leur tour, pour entrer en scène. Parmi les nombreux invités de marque, la présence particulièrement émouvante de Jim Lowenstein, co-fondateur de la French American Foundation, qui est venu à Paris en 1950 en tant que jeune diplômé travailler dans ce même bâtiment au siège européen du Plan Marshall. Denise Campbell Bauer a tenu à lui rendre hommage par ses mots : « merci pour les services que vous avez rendus pendant de nombreuses années à la France, à l’Europe et à la relation transatlantique ». Une autre délégation de « Jeunes Ambassadeurs de l’engagement associatif » était également invitée et ne cachaient pas leur joie en déambulant dans ce lieu chargé d’Histoire.

L’objectif du Plan Marshall 

La vision du Plan Marshall exposée sur un chevalet à l’Hôtel Talleyrand le 7 juin 2022 © U.S. Embassy France 

Il y a 75 ans, en 1947, le secrétaire d’État George Marshall posait les bases dans l’Hôtel Talleyrand d’un plan de relance pour l’Europe. À la suite de la dévastation et de l’horreur de la Seconde Guerre mondiale, le plan Marshall a fourni une aide indispensable aux peuples d’Europe qui manquaient d’abris et de nourriture, ainsi qu’une assistance pour reconstruire l’économie européenne. Pourtant, la vision de Marshall était bien plus qu’un plan d’aide économique. Le but du plan était, a-t-il dit à Harvard, “la relance d’une économie de travail dans le monde… pour permettre l’émergence de conditions politiques et sociales dans lesquelles des institutions libres peuvent exister“. Le plan reposait sur l’idée que la coopération internationale pouvait non seulement créer la stabilité économique mais pourrait aussi créer la paix. Il a servi de fondement à un nouvel ordre mondial axé sur la collaboration transnationale, inspiré la création de nouvelles institutions internationales, et mis en place une Europe pacifique et unie, avec ses partenaires américains, en tant que leaders mondiaux. Denise Campbell Bauer a tenu à le souligner : « c’était un investissement dans des institutions qui ont renforcé nos démocraties et renforcé nos liens transatlantiques ».

Un Plan plus que jamais d’actualité

Denise Campbell Bauer, Ambassadrice des États-Unis le 7 juin 2022 à l’Hôtel Talleyrand explique dans son discours l’importance du Plan Marshall © U.S. Embassy France 

La vision de la coopération internationale du Plan Marshall est plus que jamais d’actualité, car ses valeurs sont menacées de toutes parts. Selon Denise Campbell Bauer : « avec la guerre brutale et injustifiée de la Russie en Ukraine, le recul démocratique. La montée de la désinformation et de l’extrémisme. Des maladies et une dégradation de l’environnement qui ne connaissent pas de frontières. Une résurgence des identités nationalistes et des divisions. Tous ces défis sont partagés par les États-Unis, l’Europe et les pays du monde entier, et ils exigent des solutions partagées ». L’ambassadrice a ajouté : « l’unité européenne et transatlantique démontrée en réponse à l’invasion russe, est un exemple remarquable que la vision de Marshall d’une Europe vitale et unie en paix reste forte. Et que la poursuite de l’action internationale pour le bien commun doit continuer à nous animer ». Denise Campbell Bauer a tenu à rappeler une phrase de Henry Kissinger qui a écrit : « Chaque génération a besoin d’une vision avant de pouvoir construire sa propre réalité. Mais aucune génération ne peut se reposer sur les lauriers de ses prédécesseurs ; chacun doit faire un nouvel effort adapté à ses propres conditions ». Le discours de l’Ambassadrice a été appuyé par le Dr. Annick Cizel, enseignante-chercheuse spécialiste de politique étrangère américaine à l’Université Sorbonne Nouvelle Paris 3 et Éric Guiochon Président du CINUP Comité Interuniversitaire des Nations-Unies de Paris qui se sont succédés au pupitre. Le plan Marshall et les institutions nées de l’après-guerre ont façonné le monde d’aujourd’hui. « Nous savons que nous ne pouvons pas nous reposer sur ses lauriers. Nous devons réaffirmer les leçons de cette période, renforcer les institutions qu’ils ont créées, et montrer une réponse unifiée et une détermination inébranlable pour affronter les défis profonds d’aujourd’hui » a martelé l’Ambassadrice des Etats-Unis.

Le Plan Marshall pour 2022

Milan Anticevic, Omayma Chadouli, Hugo Martin, Solweig Péron-Redon, Dr. Annick Cizel, assis au premier rang, attentifs au discours de l’Ambassadrice ©U.S. Embassy France 

Pour faire face à ces défis, l’Ambassade s’est associée aux étudiants en relations internationales du Comité Interuniversitaire des Nations-Unies de Paris pour parrainer un concours d’éloquence sur le thème « Le Plan Marshall pour 2022 ». « Nous espérons que la prochaine génération de dirigeants européens s’inspirera de la vision de Marshall et s’en empara pour développer des solutions aux défis mondiaux de notre époque. J’ai hâte d’entendre les quatre finalistes et je suis reconnaissante pour cette collaboration ». C’est par cette introduction que l’ambassadrice a présenté les quatre étudiants finalistes du concours « Le Plan Marshall pour 2022 ». Milan Anticevic et Omayma Chadouli de l’Université Paris X-Nanterre, Hugo Martin de l’Université de Saint-Quentin en Yvelines et Solweig Péron-Redon de l’Institut National des Langues et civilisations Orientales (INALCO), sont à leur tour montés sur la tribune pour convaincre l’auditoire présent qui devait voter grâce à un QR code que l’ambassade avait transmis à chacun sur leur téléphone portable. Ce fut au tour de Jack Markell Ambassadeur des États-Unis d’Amérique auprès de l’OCDE, de clore et de présenter les lauréats du concours. Les deux étudiants de Paris X-Nanterre sont arrivés en tête, et celui qui a emporté directement l’adhésion du public, fut Milan Anticevic, avec l’aisance naturelle d’un Barack Obama a remporté le vote, les invités ayant retenu la qualité de son expression orale, l’argumentation, et son attitude face à l’assistance. Au final, tous étaient contents car ce concours était un vrai enrichissement pour chacun. Omayma Chadouli arrivée deuxième, etudiante en master option droit international, nous a confié son désir de devenir avocate ou travailler dans une organisation humanitaire. La jeune femme est consciente que son voile serait sans au doute un obstacle à une carrière dans la fonction publique, et envisage de partir aux Etats-Unis, au Canada ou en Angleterre.

Sans aucun doute ce 75ème anniversaire du Plan Marshall, fut l’occasion non seulement de réfléchir sur le passé, mais aussi de regarder vers l’avenir.

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