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Enfin des essais cliniques pour tester un vaccin contre le VIH !

L’entreprise de biotechnologie américaine Moderna a entamé au mois d’août sa phase 1 d’essai clinique pour tester un vaccin contre le virus du sida, avec la même technologie ARNm que celui qu’elle commercialise pour lutter contre le covid-19. Pas trop tôt penseront certains et à forte raison. A la rédaction nous avons décidé de laisser les questions pécuniaires de côté, et laisser les spécialistes nous expliquer les raisons d’une si longue attente et les espoirs suscités par l’ARN messager. 

Pourquoi une si longue attente ?

En moins d’un an, plusieurs vaccins contre le Covid-19 ont été créés. A l’inverse, quarante ans après la première alerte sur le sida, il n’en existe aucun contre le VIH. Selon Christine Rouzioux, professeure émérite en virologie à la faculté de médecine René-Descartes (hôpital Necker), membre de l’Académie nationale de médecine et de l’Académie nationale de pharmacie qui déclarait au Monde : « Le VIH et le coronavirus sont en fait deux virus très différents, Le VIH (virus de l’immunodéficience humaine) est un virus qui infecte les cellules du système immunitaire les lymphocytes et a pour particularité d’intégrer son matériel génétique dans le chromosome des cellules qu’il infecte. C’est un lentivirus qui induit une lente dégradation du système immunitaire et conduit progressivement à la maladie sida (syndrome d’immunodéficience acquise). Le corps est alors vulnérable à de multiples infections opportunistes (toxoplasmose, pneumocystose, cryptococcose, etc. ». Le New York Time explique dans un article que quand le Covid 19 entre dans l’organisme, il se fixe avant tout sur les cellules de voies respiratoires qui produisent une protéine appelée ACE2. On peut atténuer la toux et la fièvre et attendre que le virus quitte l’organisme, parfois dans des cas plus graves, les cellules pulmonaires sont obstruées allant jusqu’à la détresse respiratoire aiguë, parfois mortelle. 

L’ARN messager a fait ses preuves

Le vaccin de Moderna viserait les jeunes adultes, avec un virus qui se transmet principalement via les rapports sexuels ou la consommation de drogues. Les scientifiques espèrent une efficacité à la hauteur de la protection apportée par le vaccin contre le covid-19. L’ARN messager a l’avantage d’être plus efficace contre les virus variants, un atout contre le VIH qui a muté plusieurs fois depuis sa découverte. La fiche de l’essai a été publiée le 11 août sur ClinalTrials. L’étude est aidée par l’Initiative internationale pour un vaccin contre le sida (IAVI), un organisme à but non lucratif qui soutient la recherche scientifique publique et privée pour l’établissement d’un vaccin contre cette maladie.

Il faudra patienter encore un peu

Selon le site Numerama.com, cet essai clinique sera le premier mené chez des humains. C’est une étude de phase 1, sur un petit échantillon de patients 58 personnes, âgées de 18 à 50 ans. L’objectif est d’évaluer la sécurité du vaccin qu’il ne déclenche pas d’effets secondaires inattendus ou dangereux ; ainsi que son immunogénicité qu’il enclenche bel et bien une réponse immunitaire efficace avec la production d’anticorps protecteurs durables. Les résultats sont attendus aux environs du printemps 2023 et si elle la phase un est concluante, le vaccin devra encore passer les phases 2 et 3 avant une éventuelle commercialisation. Autant dire que rien n’est gagné, mais l’espoir fait vivre, et comme dit le proverbe : Qui vivra verra ! 

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