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COP 26 Affiche officielle

Affiche officielle de la COP 26 © DR

COP 26 : Bla ! Bla ! Bla…

La première semaine de la COP26 a enregistré une série d’engagements, mais il y a un gouffre entre les discours, et les réductions d’émissions à atteindre pour tenir les objectifs de l’accord de Paris.

Vous connaissez la chanson de Princess Erika ? Trop de blabla il me dit cet homme-là, trop de tracas j’ai donné déjà ? Cet homme-là ce pourrait être Boris Johnson. Devant les dirigeants du monde entier réunis à Glasgow, le Premier ministre britannique a exhorté les pays à agir pour limiter le réchauffement climatique, avant de rallier Londres à 600 kilomètres, en avion. Moyen de transport beaucoup plus polluant que le train, une alternative plus verte pour ce trajet. Les hommes politiques auront beau justifier de leur statut ou de leur agenda, si l’exemple ne vient pas d’en haut, aucun changement dans les comportements ne sera possible.

Rassemblement lors d’une journée mondiale d’action contre le changement climatique à Melbourne, en Australie, le 6 novembre 2021.

Le climat, ce sont les faits

Beaucoup de blablas donc sur la déforestation, la sortie du charbon ou la levée de milliards de dollars pour des investissements verts, largement promus par les Britanniques. Mais il y a un gouffre entre ces proclamations, et les réductions d’émissions à atteindre pour tenir les objectifs de l’accord de Paris : maintenir la hausse des températures par rapport à l’ère préindustrielle sous la barre de + 2 °C, si possible 1,5 °C.

Les organisateurs britanniques dans leur programme, veulent éliminer progressivement les carburants polluants et les véhicules à combustion thermique, et mobiliser l’argent pour aider le monde à décarboner et protéger les forêts. Mais pour Mohamed Adow, directeur du groupe de réflexion sur le climat Power Shift Africa basé à Nairobi, il y a « deux réalités »« L’une est le monde des communiqués de presse du gouvernement britannique annonçant une multitude d’initiatives, suggérant que tout va bien et que nous avons presque résolu la crise climatique », déclare-t-il à l’Agence France-Presse. « L’autre réalité est hors de cette bulle de relations publiques. Le climat, ce sont les faits. »

L’énergie nucléaire invitée pour la première fois

L’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA), gendarme mondial de l’atome, sont venus pour la première fois promouvoir ses mérites à la COP26 de Glasgow. « Cette COP est peut-être la première où l’énergie nucléaire a une chaise à la table, où elle a été considérée et a pu échanger sans le fardeau idéologique qui existait avant », dit à l’AFP Rafael Mariano Grossi, le directeur général de l’AIEA. Mais l’atome porte des risques majeurs : accident, sort irrésolu de déchets hautement radioactifs pendant des milliers d’années, coûts élevés.

La Chine premier émetteur mondial de gaz à effet de serre, qui a encore du chemin à faire sur la voie de l’écologie et de la lutte contre le changement climatique, s’était engagée à l’approche de la COP26, par la voix du président chinois, Xi Jinping, à la neutralité carbone d’ici à 2060, avec un pic d’émissions de gaz à effet de serre en 2030.

Les activistes climatiques en Ouganda. ISAAC KASAMANI

Gaspillage et consommation d’énergie

Nous remplissons nos maisons et nos bureaux de déchets. De 120 à 140 kg par an et par salarié dans le tertiaire, dont les trois quarts de papier. Les sources de gaspillage et de consommation d’énergie sont multiples. Selon le climatologue américain James Hansen, la concentration de CO2 à ne pas excéder se situe autour de 350 ppm. Une limite qui a été atteinte peu avant 1990. Au cours du dernier million d’années, cette teneur n’avait pourtant jamais dépassé 300 ppm. Elle était de 270 ppm environ au XIXe siècle. Au rythme actuel, les activités humaines augmentent cette concentration d’environ 2 ppm par an. Et ce sont les pays les plus pauvres qui payent cette note climatique.

Ce sont les petits pays qui sont touchés en première ligne par la crise environnementale. Les représentants des populations indigènes du Brésil étaient présents à Glasgow, pour témoigner de la déforestation qui nuit à leur quotidien. “Nos maisons sont incendiées”, témoigne une représentante.

En témoigne le révérend James Bhagwan, de la Conférence des églises du Pacifique, pour qui tout ce débat souligne “les inégalités grossières en matière de changement climatique“. “Dans le Pacifique, pertes et dommages signifie vie ou mort”, souligne-t-il. La prise en compte de ce volet du financement “doit se faire dans les prochains jours. S’ils (les pays riches) n’acceptent pas, la judiciarisation sera la seule option“.

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