Paris, 3 septembre 2025. Dans le grand barnum de la Design Week, Maison XXL sort les muscles. Et pour faire le show, elle s’est offert Richard Orlinski, sculpteur des bêtes pop et roi du crocodile rouge. La première, marque française de mobilier qui bouscule les codes depuis 2008, la seconde, star planétaire des sculptures facettées qui transforment les crocodiles en icônes pop. Résultat : une collection de meubles hybrides, entre art et design, à découvrir dans le flagship de l’avenue de Wagram.
Nouveau look pour nouvelle vie. L’enseigne de mobilier née en 2008 s’offre aussi un lifting : fini l’ancien blaze, place à Maison XXL. Une bannière plus claire, plus punchy, censée traduire l’ADN maison : du sur-mesure modulable, émotionnel et expressif. Derrière ce rebranding, une ambition assumée : élargir le terrain de jeu, de la France à l’international, et s’affirmer comme une maison de design à part entière.
Mobilier mutant : quand Orlinski refait la déco
À Wagram, le flagship se transforme en décor d’opéra. Tables diamant noir, buffets laqués, canapés facettés. Tout brille, tout s’emboîte. Entre art et mobilier, la frontière craque. Et c’est justement ce frottement qui donne du style.
L’association ne va pourtant pas de soi. Comment conjuguer l’univers animalier et flamboyant d’Orlinski avec la modularité pragmatique et le confort XXL ? « Nous avons la même vision, la même folie, et c’est un ami en commun qui nous ont présentés », raconte Nacer Bekki, fondateur de Maison XXL. Mais il confie aussi les tensions créatives : « Il a fallu poser des contraintes. Prenons l’exemple d’une table : impossible d’imaginer des pieds en forme de gorille, de panthère ou de serpent, qui sont l’univers de Richard. Nous avons trouvé un compromis : des pieds en trapèze. »



Le buffet ? Là aussi des contraintes. Massif, sculptural, presque une œuvre. Le canapé ? Modulable, confortable, emboîtable. Ici, le design se vit plus qu’il ne s’expose. Des sculptures domestiques, entre galerie et salle à manger.
Ce jeu d’équilibriste se retrouve dans toute la collection. Le buffet, garde l’impact visuel cher à Orlinski. Les canapés, eux, privilégient la modularité et le confort : dossiers reculants, assises emboîtables, tissus techniques. Des sculptures, oui, mais pensées pour être vécues au quotidien.
L’artiste lui-même revendique ce virage : « J’ai voulu créer des objets puissants, sculpturaux, mais que l’on s’approprie au quotidien », explique Orlinski. Maison XXL, de son côté, y voit une continuité logique de son ADN : bousculer un marché saturé de conventions en offrant des meubles comme des expériences, modulables et personnalisables.
Orlinski assume la translation, Maison XXL y voit sa revanche : prouver qu’on peut conjuguer pop culture, modularité et confort.
À mi-chemin entre le salon bourgeois haussmannien et la galerie d’art contemporain, la scénographie du flagship met en valeur cette fusion : table diamant noir, buffet laqué perlé, canapés sculptés mais accueillants. Une collection qui pourrait bien redessiner les frontières entre art et mobilier, en assumant la part de folie et de contrainte que suppose toute vraie rencontre créative.