Les internationales norvégiennes de beach handball, discipline non olympique, ne veulent plus porter le bikini « ajusté et échancré » © ANGELA WEISS

Aux JO de Tokyo des sportives dénoncent le sexisme de leur tenue

Lise-Marie Ranner-Luxin
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Rédactrice en chef et fondatrice de Rapporteuses, Lise-Marie Ranner-Luxin allie vision éditoriale et plume affûtée. Passionnée par les histoires humaines, les tendances culturelles et l’actualité qui...
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La tenue dans le sport féminin est devenue un sujet sexiste pendant les JO. Certaines athlètes féministes se sont élevées contre l’obligation de porter des vêtements contre leur volonté.

Trop long, trop court, trop échancré, ou encore trop moulant, la tenue des sportives n’aura jamais autant fait parler. Les athlètes féminines sont de plus en plus nombreuses à se mobiliser contre les assignations à la féminité et à la sexualisation de leur corps.

Les femmes doivent se dénuder beaucoup plus que les hommes 

Avant les Jeux, les internationales norvégiennes de beach handball, discipline non olympique, ont disputé un match officiel en portant un short, et non le bikini « ajusté et échancré » imposé par le règlement. Leur infraction étant délibérée, elles ont assumé l’amende de 1 500 euros infligée par la Fédération européenne de handball. À l’ère de Mee Too en 2021, les tenues des sportives sont encore un sujet de discrimination entre les genres, car pour pratiquer le même sport, les femmes doivent souvent se dénuder beaucoup plus que les hommes et souvent à des fins douteuses.

Les commentaires diffèrent en fonction  de la tenue

Les gymnastes allemandes elles ont profité de la médiatisation des jeux pour briser un tabou et ont décidé de laisser leur justaucorps au placard. À la place, elles se sont présentées à leur épreuve de qualification vêtues d’une combinaison intégrale. Les sportives voulaient dénoncer le diktat du justaucorps, montrer que chaque femme a le droit de choisir ce qu’elle veut porter. On valorise la musculature et la technicité chez les hommes et le physique chez les femmes. Cette différence entre les deux catégories tend à faire supposer que le sport pratiqué n’est pas le même et se ressent parfois dans les commentaires où là encore ceux qui parlent sont souvent des hommes.

Une question financière, c’est celle des sponsors

La principale question qui se pose est financière, et le rôle des sponsors. Le nombre de femmes en position de décision dans les instances est infime, ainsi que dans les domaines économique et marketing. « Ce qui est clair, c’est que c’est en grande partie commerciale », déclarait Janice Forsyth, ancienne directrice du Centre international d’études olympiques de l’université de Western en Ontario, aux journalistes de France 24. Souhaitons que 2004 à Paris fera évoluer les mentalités en matière de règlement vestimentaire.

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Rédactrice en chef et fondatrice de Rapporteuses, Lise-Marie Ranner-Luxin allie vision éditoriale et plume affûtée. Passionnée par les histoires humaines, les tendances culturelles et l’actualité qui fait débat, elle supervise la ligne éditoriale et guide l’équipe avec exigence et créativité. Journaliste expérimentée, elle sait capter les détails qui font vivre un récit et mettre en lumière des voix parfois oubliées, tout en cultivant un regard critique et engagé sur le monde qui l’entoure.