Nairobi, angle fashion et révolution visuelle. Deux silhouettes aimantent l’objectif dans les rues chaudes de la capitale kényane. Elle, c’est Velma Rossa. Lui, c’est Papa Petit. Ensemble, ils font tanguer les codes de la mode mondiale depuis leur blog aux allures de manifeste : 2MNYSBLNGS (comprenez “too many siblings”).
Depuis leur QG estampillé fripes et flair, le duo balance du look comme d’autres balancent des slogans. Vintage, récup’, sapes chinées sur les marchés de Nairobi ou créations locales, leur style boho-punk-afro ne fait pas dans la dentelle. C’est brut, c’est beau, c’est brutale. Et ça shoote sec. À l’image de leurs photos, véritables uppercuts visuels shootés avec des pros du coin ou d’ailleurs.
De la sape, de l’art, du sens
En 2013, ils lancent Thrift Social, un rendez-vous culturel qui mixe le mitumba (seconde main à la sauce kényane), le son, l’art, et l’attitude. Un laboratoire visuel et sonore où la récup’ devient or et où le style se vit comme un acte politique.
Anti-clichés, anti-colonial
Rossa et Petit refusent de se faire rhabiller par l’œil occidental. Leur Afrique est urbaine, moderne, sensuelle, désaxée. Une Afrique qui ne demande pas sa place mais la prend. Une Afrique stylée, consciente, insolente, qui flambe à Johannesburg, flâne à Berlin, défile à Londres, shoot à Paris.
Leurs collaborations parlent pour eux : ASOS, Vlisco, Ethical Fashion Initiative, Karen Walker, Sauti Sol… Et la presse ne s’y trompe pas : Vogue, i-D, OkayAfrica leur déroulent le tapis noir.
Velma et Papa, c’est l’élégance comme arme et l’image comme manifeste. Le monde regarde. Eux, ils avancent.
