Amélie Nothomb a encore frappé. Chaque fin d’été, c’est son rituel : déposer un roman comme on pose une bombe à fragmentation dans les rayons des libraires. Cette fois encore, la Belge au chapeau caracole en tête du classement.
Derrière, Emmanuel Carrère se chauffe, patient, un peu carnassier. Rentrée littéraire version 2025 : on n’est pas dans une cour de récré, mais bien dans un ring où les mots se cognent.
La machine Nothomb
À peine sorti, son dernier opus a raflé la première place du Top 20 Datalib–Libération. Les chiffres font pâlir d’envie : tirages costauds, réimpressions déjà sur les rails. Nothomb, c’est l’art de la régularité : un livre par an, un public fidèle, un style identifiable comme un logo. De quoi rappeler que la littérature peut aussi être une affaire de rituel, presque de superstition.
Carrère, l’ombre aux aguets
En embuscade, Emmanuel Carrère. Pas besoin de forcer le trait : ses lecteurs l’attendent comme on attend un verdict. Moins prolifique, plus ample, Carrère occupe la place du marathonien face à la sprinteuse. Lui, c’est le souffle long, les obsessions intimes étalées en grand format. Cette rentrée, il vise le podium, prêt à transformer son retour en événement critique.
Pendant ce temps, sur Datalib…
Dans les marges du duel médiatique, les autres romans jouent des coudes. Chalandon, Norek, Fabrice Caro ou Neige Sinno : chacun tente sa percée. Sur les écrans de Datalib.fr, les titres clignotent comme des enseignes lumineuses d’un boulevard littéraire en surchauffe. On y compte 484 nouveautés, dont 73 primo-romanciers. Autant dire que, derrière le match de titans, se joue aussi une partie serrée pour exister, ne serait-ce que quelques jours sur la table des libraires.
Une rentrée très 90’s
« Les romans, c’est comme les combats de boxe, écrivait un vieux critique. Y en a qui cognent tout de suite, y en a d’autres qui tiennent les douze rounds. » Cette année, on dirait bien que le ring est plein.
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