Paris 4 décembre 2025, Ministère des Affaires Etrangères. La Princesse Yasmine Murat entourée de Mouna Ayoub, Yamina Benguigui, et des lauréats du Grand Prix du Rayonnement français. © Photo fournie par Kévin Guillot

Le grand soir du Rayonnement français

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Rédaction Rapporteuses
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Paris, jeudi 4 décembre, au 37 quai d’Orsay, les murs du ministère des Affaires Etrangères, prennent cette teinte miel qui annonce les grandes messes républicaines. Les invités murmurent, attention ici tout est protocole, d’autres saluent poliment, certains ajustent leur nœud papillon, les femmes elles, ont sorti leur plus belle tenue.

Cette année encore, le Grand Prix du Rayonnement français a ramené dans son giron tout ce que la France produit de talents exportables : savant, chef, pilote, patrons, artistes. L’élite en version soft power. Rien n’est inventé, rien n’est laissé au hasard. Le Quai, c’est l’État, on célèbre, mais on cadre. Depuis sa création, le Grand Prix joue une partition subtile : mettre en lumière, rassembler, féliciter, tout en rappelant que le rayonnement, en diplomatie, n’est jamais un mot creux. C’est une stratégie.

Depuis 2009, ce rendez-vous créé par l’Association pour le Rayonnement Français, s’est taillé une place de choix dans le calendrier diplomatique. Une sorte de dîner de famille très protocolaire, où l’on célèbre celles et ceux qui propagent « l’image de la France » bien au-delà de l’Hexagone. Une France multiforme, exigeante, qu’on aime offrir au monde comme une carte postale glacée.  Pour la petite histoire, le prix crée par la sénatrice Joëlle Garriaud-Maylam, aujourd’hui présidente d’honneur, a passé le témoin à la princesse Yasmine Murat, épouse du prince Joachim, descendant de Napoléon, héritier de la Maison Murat.

Une France qui gagne dans toutes les catégories

Cette année, ils sont onze à monter sur scène. Jacques Garcia, pape du décor, Versailles, hôtels particuliers, palaces, décroche le prix des Arts. Carole Mathelin, sénologue et présidente de l’Académie nationale de chirurgie, rafle le prix scientifique, incarnation d’une excellence médicale qui soigne aussi l’image du pays. Nina Métayer, la cheffe pâtissière la plus en vue, reçoit un prix gastronomique qui sent le sucre, le beurre et la précision horlogère. Le pilote Ferrari Thomas Neubauer, 23 ans et déjà grande vitesse, porte haut le drapeau du sport. Médecins du Monde, prix humanitaire, parce qu’il faut rappeler, dans ce décor de marbre, que la France brille aussi là où ça fait mal. Yamina Benguigui incarne la Francophonie, Isabelle Pacchioni la transition environnementale, Éric Duval la réussite économique, Michel Hazanavicius la culture, et French Heritage Society le patrimoine version transatlantique.

Au total, un casting millimétré, très diplomatique, très représentatif un portrait collectif de ce que la France aime montrer d’elle-même lorsqu’elle sort ses plus beaux habits.

Et puis il y a elle. S.A.R. la princesse Yasmine Murat, présidente de l’Association du Rayonnement Français. Elle fait oublier, le temps d’une soirée, les crispations extérieures, les crises qui secouent les relations internationales. Même celles, sensibles, entre l’Algérie, son pays de naissance et la France. Présence royale, silhouette impeccable, sourire maîtrisé façon grand cérémonial. C’est elle qui remet certains prix, qui orchestre, qui incarne ce mélange rare de tradition aristocratique et de diplomatie moderne.

Le moment le plus fort de la soirée

Et surtout, il y a parfois un geste, un détail, une silhouette qui fissure le protocole. Ce 4 décembre, au milieu des smokings noirs, des robes longues et du velours diplomatique, c’est un homme sans chichi qui a attiré les regards. Jean-François Corty, président de Médecins du Monde, est monté sur scène sans artifice, sans feinte, sans costume trois pièces. Une sobriété volontaire, presque militante, comme un rappel : l’humanitaire n’a pas de tenue réglementaire, seulement des valeurs.

C’est lui qui a offert le moment le plus juste, celui qui déplace l’air du salon et force l’écoute. Corty a rappelé ce qu’est Médecins du Monde : un réseau de femmes et d’hommes qui soignent partout où le monde s’effondre, qui portent secours quand il n’y a plus d’État, plus d’infrastructures, parfois plus d’espoir. Il a évoqué les terrains, les missions, les soignants épuisés mais tenaces. Il a raconté les urgences qui s’additionnent, Syrie, République démocratique du Congo, Afghanistan, sans jamais donner l’impression de faire un inventaire.

Et il a eu un mot, simple, direct, presque retenu, pour les Palestiniens, pour Gaza, pour ces populations prises dans une catastrophe humanitaire permanente. Un rappel que, même dans les salons dorés du Quai d’Orsay, le monde continue d’ignorer.

On peut célébrer les arts, la gastronomie, la couture, la francophonie, et ils le méritent tous, mais l’humanitaire, c’est une autre catégorie, parce que sans eux, sans leurs équipes, une partie du monde s’effondrerait en silence. Le rayonnement, ce n’est pas seulement briller, c’est faire briller les autres.

Plus d’infos :

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Observatrices curieuses et infatigables, Rapporteuses racontent le monde qui les entoure avec un regard à la fois précis et espiègle. Du glamour des soirées parisiennes aux coulisses des affaires, de la culture aux nouvelles tendances, elles parcourent la ville et le monde pour capter les histoires, les personnages et les mouvements qui font l’actualité. Toujours sur le terrain, elles mêlent rigueur journalistique et sens du récit, pour offrir aux lecteurs des portraits, enquêtes et chroniques à la fois informatifs et captivants.
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