La Mythomane du Bataclan aux éditions Goutte d’or. © DR

La Mythomane du Bataclan

Lise-Marie Ranner-Luxin
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Lise-Marie Ranner-Luxin
Directrice de la rédaction
Rédactrice en chef et fondatrice de Rapporteuses, Lise-Marie Ranner-Luxin allie vision éditoriale et plume affûtée. Passionnée par les histoires humaines, les tendances culturelles et l’actualité qui...
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A compter du 8 septembre 2021 et pendant neuf mois aura lieu le procès des attentats du 13 novembre 2015, l’occasion pour nous de vous raconter l’histoire de Florence M. alias «Flo Kitty», fausse victime du Bataclan.

Le journaliste Alexandre Kauffmann nous raconte dans La Mythomane du Bataclan (éditions Goutte d’or) comment pendant des mois Florence M. alias «Flo Kitty» a berné son entourage, les victimes, et même les médias qui n’ont rien vu venir.

Florence M. alias «Flo Kitty» sur Facebook, fausse victime notoire des attentats du 13 Novembre, condamnée à quatre ans et demi de prison en 2018 pour escroquerie aggravée avait touché 25 000 euros du Fonds de garantie des victimes des actes de terrorisme (FGTI). Alexandre Kauffmann nous raconte dans La Mythomane du Bataclan comment pendant des mois cette quadragénaire a su gagner la confiance des membres de l’association de victimes Life for Paris jusqu’à intégrer leur conseil d’administration, d’être interviewée par plusieurs médias qui se sont fait avoir par cette arnaqueuse dont la mécanique était bien rodée.

Extrait 

Le 14 novembre 2015, quelques heures après les attaques terroristes qui ont frappé Saint-Denis et le centre de Paris, un compte Facebook, «Flo Kitty», laisse un message sur le mur d’un certain «Blackwidow Grib»: «Courage, je pense à toi, tiens bon…» Quatre jours plus tard, le même compte poursuit ses encouragements: «Grosses pensées… Hâte que tu ne sois plus en réanimation…» La nuit où ces mots apparaissent sur les réseaux sociaux, le Raid prend d’assaut un immeuble de Saint-Denis, tuant Abdelhamid Abaaoud, le commandant opérationnel des attentats. Blackwidow Grib, intubé sur son lit d’hôpital, ignore tout de cet épilogue. Les médecins l’ont plongé dans un coma artificiel. Flo Kitty ne continue pas moins de publier des messages sur son mur: «Une semaine déjà… On me donne de tes nouvelles… Elle est longue cette attente… Lâche pas…»

Une assistante maternelle lance un appel sur Facebook

Je m’appelle Maureen,

J’étais au Bataclan avec mon mari le soir du 13 novembre.

Nous faisons partie des rescapés, non blessés, mais marqués à vie par ce qu’il s’est passé ce soir-là […]. Si je parle ici c’est pour m’adresser à vous; vous qui étiez dans la salle. […]

Nous sommes plus de 1.000.

Plus de 1.000 à être sortis de cette salle, plus de 1.000 personnes pour qui les choses ne seront plus jamais exactement les mêmes… […]

Je sais que nous avons encore des choses à nous apporter. […]

Le monde nous a montré son soutien par le slogan «Pray for Paris», je propose de créer dans la continuité Life for Paris, association de dialogue et de soutien où toute personne rescapée de ces événements trouvera une place. […]

Vive le rock, vive la liberté, vive Paris et surtout vive la vie. […]

En vidéo, Le Baiser du Bataclan, le message des rescapés du 13 novembre

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Rédactrice en chef et fondatrice de Rapporteuses, Lise-Marie Ranner-Luxin allie vision éditoriale et plume affûtée. Passionnée par les histoires humaines, les tendances culturelles et l’actualité qui fait débat, elle supervise la ligne éditoriale et guide l’équipe avec exigence et créativité. Journaliste expérimentée, elle sait capter les détails qui font vivre un récit et mettre en lumière des voix parfois oubliées, tout en cultivant un regard critique et engagé sur le monde qui l’entoure.