Après Londres, après Milan, Paris. La Fashion Week s’installe dans la capitale du 27 septembre au 5 octobre, avec ses cohortes de silhouettes affûtées, ses rédactrices sous corticoïdes et ses influenceuses à talons compensés dégainant l’iPhone comme un revolver. Une semaine rythmée par les collections femme printemps-été 2022, les défilés à la chaîne, les afters en saturation, et une seule fausse note au tableau : l’indispensable pass sanitaire, sésame officiel pour approcher le Saint Graal du front row.
Sur Rapporteuses.com, on vous parlera tendances, jeunes pousses et futurs grands. L’époque aime les métamorphes, ceux qui changent de peau comme de veste. Virgil Abloh en était un. Architecte de formation (Illinois Institute of Technology), ingénieur civil (Université du Wisconsin), DJ à ses heures, esthète tout terrain et styliste sans barrières.
En 2009, il ouvre RSVP Gallery à Chicago, se met aux platines et draine à lui la faune hype entre deux sons de Clipse. Très vite, Kanye West le repère, l’embarque en tournée, lui confie ses shows, ses pochettes, Watch the Throne en 2011, c’est lui. L’année suivante, il est déjà dans l’arrière-cour de la Fashion Week, casque sur les oreilles, doigts sur les platines, à son propre rythme.
Virgil Abloh, c’est le mec qui portait des baskets avec un costume croisé, rose bonbon ou beige crayeux. Celui qui a collé des guillemets à tous les accessoires du luxe et shooté le streetwear aux hormones de croissance. La veste en cuir refusée par Fendi ? Devenue culte. Le costume de Spike Lee à Cannes ? C’était lui.
Avec Off-White, il invente une nouvelle grammaire. Et avec The Ten pour Nike, une ligne de fuite vers un futur plus inclusif, plus désinvolte, plus pop. Aux antipodes du formol haute couture. Sur ses podiums, Kid Cudi, Playboi Carti, Dev Hynes jouent les muses.
À Paris, cette semaine, il ne défilera pas. Mais son ombre plane. Sneakers aux pieds, regard en coin, toujours prêt à hacker le système.
