Faire la vaisselle ou la lessive, c’est peut-être le geste le plus universel qui soit. Mais choisir avec quoi on la fait, voilà où le citoyen entre en scène. © Pexels

Vaisselle propre, planète nette ?

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Rédaction Rapporteuses
Observatrices curieuses et infatigables, Rapporteuses racontent le monde qui les entoure avec un regard à la fois précis et espiègle. Du glamour des soirées parisiennes aux...
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En France, selon Planetoscope on effectue environ 20 millions de lessives par jour, soit près de 7,3 milliards par an . Autant dire qu’à chaque cycle, c’est la planète qui se retrouve au tambour : eaux usées à traiter, résidus chimiques dans les nappes, tonnes de plastique jetées.

Une éponge dans une main, la planète dans l’autre. Derrière la mousse d’un liquide vaisselle, ou d’une lessive, il y a parfois plus qu’un évier à récurer ou un tambour : un geste politique. L’Arbre Vert, marque française estampillée “ménage responsable”, promet de laver sans salir. Lessive, sprays, liquide vaisselle : le quotidien devient terrain d’engagement.

La rédaction a voulu vérifier si ce discours tenait dans les faits. Pour tester la promesse, nous avons confié les produits à des consommateurs qui se préoccupent de l’environnement, du quotidien écolo assumé, au simple “je fais gaffe un peu”, des convaincus, des curieux, parfois des sceptiques. Leurs avis racontent une drôle d’histoire : celle où un simple coup d’éponge pourrait changer un peu plus que la brillance d’un verre. Leurs retours dessinent une autre manière de faire le ménage : nettoyer la maison sans salir le monde.

Verdict : entre satisfaction, scepticisme et petits déclics, les retours racontent une autre manière de faire le ménage.

Le grand soir du ménage

Oubliez les lessives ultra-blanches des pubs télé des années 80. Ici, pas de promesse de linge qui “sent la montagne” en pleine zone industrielle. L’Arbre Vert se positionne ailleurs : moins d’allergènes, plus de respect de l’eau, des formules pensées pour ne pas empoisonner la rivière au fond du champ.

Le liquide vaisselle se recharge plutôt que de s’empiler en bidons plastiques. La lessive se concentre pour réduire le transport inutile. Les sprays nettoyants s’affichent sans colorants flashy ni parfums chimiques qui font plus mal à nos bronches qu’au calcaire. C’est une petite révolution domestique : faire du propre sans salir la planète.

Quand l’écologie s’invite dans la buanderie

“Je me suis mise à l’Arbre Vert quand ma fille a fait des allergies cutanées“, raconte Sophie, 39 ans, infirmière à Lyon. “J’ai commencé par la lessive, et franchement, c’était ça ou les corticoïdes. Depuis, même mon mari s’y est mis pour le liquide vaisselle. Il râle moins sur les mains qui grattent.”

Pour Mourad, 28 ans, étudiant à Montpellier, la question est plus politique : “J’ai grandi avec les discours écolos, mais ça restait abstrait. En colocation, on a décidé de tester les recharges de liquide vaisselle et les sprays multi-usages. Franchement, c’est pas plus cher que d’acheter trois bouteilles premier prix, et au moins t’as pas l’impression de verser du pétrole brut dans ton évier.

Et puis il y a les sceptiques, comme Jacqueline, retraitée de Poitiers : “Moi, c’est ma petite-fille qui m’a forcée à essayer. Bon, ça nettoie pareil, mais c’est vrai que le parfum est plus discret. Après, je sais pas si ça va sauver les océans, mais si ça fait plaisir aux jeunes…”

Les experts lèvent le doigt

On ne sauvera pas la planète avec du liquide vaisselle“, nuance Paul Ferrand, toxicologue spécialisé dans les détergents. “Mais chaque molécule évitée dans les eaux usées est une victoire. On sait que les tensioactifs classiques ont des effets délétères sur la faune aquatique. Moins il y en a, mieux c’est.”

Pour Claire Besson, militante de l’ONG Zero Waste France, l’enjeu est ailleurs : “La vraie révolution, ce n’est pas seulement la formule, c’est l’emballage. L’Arbre Vert pousse les recharges et c’est bien. Mais tant qu’on restera dépendants du plastique, même recyclable, on restera coincés. L’objectif, c’est le vrac.

Et côté économie, Jean-Marc Leduc, chercheur en économie environnementale, enfonce le clou : “Les produits verts coûtent parfois plus cher, mais le vrai prix du détergent classique, c’est la dépollution des eaux, la destruction des écosystèmes, la santé publique. L’Arbre Vert propose un modèle plus cohérent : payer un peu plus à la caisse pour payer beaucoup moins collectivement plus tard.”

La politique de l’éponge

Faire la vaisselle, c’est peut-être le geste le plus universel qui soit. Mais choisir avec quoi on la fait, voilà où le citoyen entre en scène. Dans chaque goutte de liquide transparent estampillé L’Arbre Vert, il y a un petit compromis : entre efficacité et responsabilité, entre “ça brille” et “ça dure”.

Bien sûr, rien n’est parfait. Les gels WC écologiques, aussi verts soient-ils, n’effaceront pas la surconsommation d’eau. Les sprays sans parabènes ne sauveront pas la banquise. Mais changer son produit ménager, c’est changer son rapport au monde. Un acte minuscule, démultiplié par des millions de foyers.

La morale de l’histoire

En France, on aime râler sur les grandes industries, les États pollueurs, les sommets de l’ONU. Mais si l’avenir de la planète se jouait aussi à l’évier, entre deux assiettes ? L’Arbre Vert, avec ses lessives et ses sprays, n’a rien d’un Che Guevara du détergent. Pourtant, il incarne une chose simple : l’écologie n’est pas une option, c’est un usage quotidien.

Bien sûr, rien n’est parfait. Les gels WC écologiques, aussi verts soient-ils, n’effaceront pas la surconsommation d’eau. Les sprays sans parabènes ne sauveront pas la banquise. Mais changer son produit ménager, c’est changer son rapport au monde. Un acte minuscule, démultiplié par des millions de foyers.

Et quand le liquide vaisselle et la lessive deviennent un geste politique, peut-être qu’un jour, oui, on pourra dire : vaisselle propre, lessive propre, planète nette.

Plus d’infos :

Planetoscope

L’Arbre Vert

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